Sidibé Souleymane (PCA Stade d’Abidjan) : « transformer le Stade à l’image de l’Asec »

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Arrivé à la tête du Stade d’Abidjan en 2019, Sidibé Souleymane est parvenu à ramener le club bleu et rouge dans le gotha du football ivoirien. Deuxièmes de la Ligue 1 à l’issue d’une saison bien remplie, les Stadistes retrouvent la C1, 54 ans après. Dans cet entretien, le PCA du Stade donne sa vision et ses objectifs à court et long terme.

Le Stade d’Abidjan finit une saison remarquable. Quels sentiments vous animent pour cette deuxième place du Stade d’Abidjan ?

On peut dire Alhamdoulilah, comme on le dit chez nous. Mais, si vous vous souvenez, lorsqu’on montés en Ligue 1,  j’ai dit que le Stade venait pour prendre  pleinement sa place. C’est quand même une équipe phare de notre championnat.  On a beaucoup végété en bas. Et,  il fallait  donner au Stade la place qui lui revient de droit. Je profite donc pour dire merci aux athlètes et à tous les Yéyés.

Peut-on dire maintenant que le Stade est véritablement revenu dans le Gotha  du football ivoirien ?

Nous sommes revenus. Tous les Stadistes ont souffert de la descente. Et aujourd’hui, nous sommes tous d’accord qu’on peut se mettre  ensemble pour ne plus repartir où on était. Donc, c’est cette solidarité, cette synergie nouvelle qui me réconforte. Voilà pourquoi, je dis que nous sommes revenus pour de bon.

Vous êtes allés  chercher un jeune entraîneur en France qui ne connaissait pas  l’environnement du football ivoirien. Qu’est-ce qui a motivé ce risque ?

Effectivement ! Nous avons pris le risque d’aller chercher ce jeune entraîneur qui n’avait jamais  travaillé en Afrique. C’était un très gros risque que nous avons pris. Mais, pendant l’audition avec Lafite,  j’ai compris qu’il avait quelque chose à revendre. Il voulait vraiment se vendre. Donc, pour moi, il fallait lui donner cette occasion. Et Dieu merci,  il ne l’a pas raté.

Est-ce qu’il vous est arrivé tout au long de cette saison de  douter ?

Ça m’est arrivé. Mais, les joueurs  me réconfortaient pour me dire, président après les faux pas, on pense qu’on sera deuxièmes. Ils me l’ont répété à plusieurs reprises. Je pense qu’ils ont tenu parole.

L’une des innovations  du Stade cette saison, c’est les primes que vous avez donnée aux joueurs…

Bien sûr. A un niveau donné, nous sommes passés  aux primes évolutives. Depuis le début,  les joueurs savaient que dès qu’ils grimpaient au classement  les primes évoluaient. A chaque match gagné, les primes progressaient jusqu’au dernier match contre  l’Asec.

A combien s’élevaient ces primes?

Les joueurs vont m’en vouloir si je dévoile ça. Parce qu’ils m’ont dit que la dernière fois, il parait que la vidéo traînait un peu partout et tous les créanciers étaient à leurs portes. Donc, acceptez que je ne dévoile pas.

Vous avez connu des moments un peu difficiles avec les supporters. Mais, cette année, tout s’est aplani. Quels ont été le secret et la stratégie menée ?

La  victoire a plusieurs pères tant que ça marche. Les supporters avaient un peu douté de ma capacité à diriger le club.  Ils pensaient que je n’étais pas l’homme de la situation. Face aux résultats, ils sont obligés de reconnaître que je suis un passionné du Stade comme eux. On a lavé notre linge sale en famille. Je profite donc pour remercier le doyen Aduo Luc qui a facilité les choses pour moi.

Justement, le Stade a connu de grands dirigeants comme Aduo  Luc, Me Mondon et autres. En quel dirigeant vous identifiez ?

J’admire fortement maître Mondon. Mais, je ne peux que ressembler à Sidibé. Parce que c’est des grandes personnalités et elles ont fait leur époque. Et vous voyez qu’aujourd’hui les choses ne sont pas pareilles. On ne peut plus gérer comme à leur temps. Aujourd’hui on demande que toutes les équipes se muent en société. Ce n’était pas évident hier. Avant  c’était des Associations. De plus en plus,  la gestion devient rigoureuse les joueurs plus exigeants, et  les niveaux de salaire montent. Vous comprenez qu’on ne joue plus avec eux pour des miettes.

Jusqu’où voulez-vous emmener le Stade d’Abidjan ?

Par la grâce de Dieu, on fera ce qu’on peut. Déjà, nous sommes à un niveau africain. Je ne peux pas prédire. C’est vrai qu’à mon arrivée en 2018, il y avait la Coupe CAF. On s’essayé et je crois qu’on a été éliminés en huitième de finale. Mais on n’a pas été ridicules. Donc, je pense qu’on a notre mot à dire.

Je  veux revenir un peu sur vos ambitions pour ce Stade d’Abidjan. A votre arrivée,  vous avez identifié un terrain pour la construction d’une académie à Jacqueville. Où en est-on avec ce projet ?

Le projet du complexe est toujours d’actualité. Si tout se passe bien, on devait avoir la première pelouse avant la fin de l’année. Ceux qui travaillent ont donné jusqu’au mois d’août. J’espère que cette année, cette pluviométrie ne va pas jouer sur les travaux. Mon souhait, c’est de faire du Stade d’Abidjan, une équipe à l’image de l’Asec. Il n’y a pas de honte à ça. Il faut tricher ce qui est bon. Avoir un complexe à nous, un hôtel, une école et voilà. On a déjà le lieu. On va aller tout doucement en attendant de trouver un partenaire pour nous accompagner.

Parlons maintenant de la saison à venir. Tout le monde va s’attendre à une équipe du Stade d’Abidjan renforcée. Justement à ce niveau-là, allez-vous  garder des cadres comme Sylvain Gbohouo ? 

On ne va pas se passer d’une telle expérience. Sylvain Gbohouo est un joueur sur lequel nous comptons pour la saison prochaine.  C’est vrai qu’il a signé un an avec nous. Mais, nous sommes en négociations pour qu’il continue l’aventure avec le Stade. Il connaît bien le continent. Il sera très utile pour nous en Coupe d’Afrique.

Au-delà de Gbohouo, a quoi doit-on s’attendre avec  l’effectif du Stade d’Abidjan la saison prochaine pour la Ligue des Champions et pour le Championnat ?

Nous garderons notre effectif. Parce qu’une équipe de football ne peut pas être montée en une année. A plus forte raison en six mois. Donc, l’effectif  va être formé par l’équipe actuelle qui nous a permis d’être à ce niveau. Il faut continuer avec ceux qui nous nous ont permi de retrouver la Ligue des Champions. Mais, nous allons renforcer l’équipe à des postes clés.

 

La Coupe d’Afrique coûte chère et nécessite beaucoup de moyens. C’est quoi désormais, le soutien pour le Stade d’Abidjan ? Qu’est-ce que vous attendez des  Yéyés ?

Nous voulons lancer un appel à tous les annonceurs. C’est vrai que la mairie de Marcory nous a accompagnés pendant une année. Nous relançons le maire Aby Raoul de réitérer son engagement. Parce qu’on est à un niveau où, on aura vraiment besoin de toutes les forces vives pour  nous aider à aller de l’avant. Nous allons aller vers les annonceurs, leur présenter le produit. Parce que nous sommes africains. Et,  je pense qu’ils auront beaucoup à gagner en nous accompagnant  à travers l’Afrique.

Deuxième cette année, Ligue des Champion l’année prochaine, l’objectif pour le Stade ?

Champion logiquement ! Quand je venais de la deuxième division, je cherchais le titre. Je suis deuxième, donc, je ne suis pas loin. Et  logiquement, on devrait pouvoir atteindre ce titre. Nous avons attendu 54 ans. Désormais, ça fait partie de notre objectif. Nous n’allons plus  jouer le  second rôle.

Quelle est la politique que vous allez mener pour ramener les supporters du Stade au terrain ?

Je pense que le nouveau président des supporters Apia Edmond est en train de faire du bon travail à ce niveau. Sur les derniers matchs, les supporters ont participé. Le match de San Pedro, ils ont participé aux paiements des primes. Ça c’est une grande première au Stade. Il y avait la prime du conseil d’administration. Mais, eux, ils ont ajouté. Donc, il faut les remercier. Qu’ils continuent dans ce sens. Parce qu’on a quand même besoin que les gradins bougent un peu.

Après 54 ans, le Stade retrouve la  Ligue des Champions. Quel appel lancez-vous  Yéyés ?

Je vais encore une fois leur dire merci. Merci de nous avoir fait confiance. Je remercie également les anciens dirigeants comme Aduo Luc, Aby Richmond pour leur soutien et leur conseil.  Au Stade, nous sommes une grande famille. Donc, que tout le monde se mette à la disposition de l’équipe pour apporter ce qu’il sait faire. Aux Yéyés, il faut qu’ils se mobilisent. L’équipe a besoin d’eux. Donc, il faut qu’ils se signalent. C’est ensemble que nous allons réussir et c’est ensemble que nous gagnerons.

On va sortir un peu du cadre du Stade. Votre regard sur la gestion actuelle du football ivoirien. Est-ce que vous êtes satisfait des dirigeants qui sont là, après deux ans ?

Oui, dans la mesure où, ils ont tenu parole. Surtout sur la subvention de 100 millions. C’est vrai que ça vient en retard. Mais, ce qu’on va leur demander, c’est de faire l’effort d’éviter les retards dans les paiements de la subvention. Je demande donc à la fédération de faire plus d’efforts. Sinon, pour un début, ce n’est  pas mauvais. On sait d’où on vient. Donc il faut être un peu tolérant.

Quel est votre regard sur l’Africa. Vous pensez que son retour en Ligue 1 peut apporter quelque chose à notre championnat ?

Beaucoup. Ça il faut le dire honnêtement. L’Africa doit être en Ligue 1. Je ne sais pas s’il y a  encore une équipe qui a beaucoup de supporters aussi motivés, aussi passionnés que ceux  de l’Africa. On a besoin d’un tel supporter pour chauffer les gradins. Les supporters de l’Africa  sont formidables.

Comment jugez-vous  le niveau du championnat ivoirien ?

Je pense que le niveau est bon. N’eut été cet arbitrage   que  tout le monde s’en plaint. Sinon, je pense que le niveau de notre football est acceptable.

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