logo-supersport

Paul Gogoua (Africa Handball): « Des gens voulaient que l’Africa disparaisse »

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

Avec le franc parler qu’on lui connaît, le président de l’Africa Handball, Paul Gogoua dresse le bilan de la saison. Il s’est aussi expliqué sur le passage à vide qu’a connu son équipe. « En fait, il y a des gens qui voulaient la disparition de l’Africa », accuse-t-il.

Quel bilan tirez-vous de votre saison ?

Notre saison a été bonne. Nous avons décroché le titre de champion de Côte d’Ivoire même si nous avons perdu la finale de la Coupe nationale. Nous sommes satisfaits. Je tiens donc à remercier l’encadrement technique, les joueuses et le président d’Habitat Bessy Bessy qui nous a beaucoup soutenus dans cette reconquête du titre.

Ce titre a-t-il une valeur particulière pour vous ?

Oui. Il intervient après sept ans de disette. C’est dire que nous l’avons beaucoup attendu. A force de persévérance, nous y sommes arrivés.

Comment a-t-il été accueilli par vos supporters ?

Les gens sont contents du retour de l’Africa puisque j’ai reçu beaucoup d’appels. La première réaction a été celle de la Confédération Africaine de Handball. Et des clubs amis d’autres pays continuent de nous féliciter. Ils sont heureux que l’Africa revienne dans le giron du handball africain.

Que répondez-vous à ceux qui disent que vous avez remporté ce titre face à un adversaire faible ?

Non, National n’est pas faible. Puisqu’elle a éliminé Abidjan HBC qui était, quand même, le tenant du titre. L’équipe du National a progressé dans le jeu. Je profite donc de l’occasion pour la féliciter et saluer le travail qu’elle a abattu.

Avec du recul, ne regrettez-vous pas d’avoir raté le doublé ?

Evidemment que nous avons des regrets à ce niveau. Mais il faut reconnaître que nous avons été médiocres en finale de la Coupe nationale. Cette débâcle a même étonné les amoureux du handball. On ne sait pas ce qui s’est passé. Bon, heureusement que nous avons su remonter les bretelles aux joueuses. Elles se sont ressaisies par la suite pour remporter le championnat national.

Peut-on dire que la grande équipe de l’Africa est de retour ?

Ce n’est pas tellement la grande équipe de l’Africa. Vous savez, les joueuses que j’avais il y a vingt ans étaient impressionnantes. Elles faisaient peur à toute l’Afrique. Avec les jeunes que nous avons aujourd’hui, nous allons petit à petit retrouver notre lustre d’antan.

Qu’est-ce qui, selon vous, était à la base de votre passage à vide pendant 7 ans ?

Avec l’arrivée d’Aboubacar Karaboué à la tête de la Fédération, c’était vraiment difficile.

Accusez-vous donc le Comité Directeur du président Karaboué ?

Non. Je n’accuse pas le Comité Directeur d’Aboubacar Karaboué. J’indexe plutôt certaines personnes dans son entourage.

Lesquelles ?

Je pense que le président de la Commission des arbitres, Diabaté Mamoudou a été très méchant envers l’Africa. C’est lui le seul responsable de notre traversée du désert. J’assume ce que je dis.

C’est-dire ?

Il y a eu des confidences de certaines personnes. Mais, je ne veux pas en dire plus.

En réalité, l’Africa n’a-t-il pas été victime de la montée en puissance des équipes comme Habitat ou Abidjan ?

Non. Cela n’a rien à voir parce que chaque équipe a son histoire. On sait ce qui s’est passé. Je ne veux pas trop tirer sur la corde. Toutefois, le président Karaboué le sait. Regardez même l’état du handball ivoirien. Il est pitoyable.

Qu’entendez-vous par là ?

Les résultats sont en dents de scie. Cela, pour vous dire que, les méchancetés et les coups bas ont contribué à faire régresser la discipline. Avant eux, j’ai gagné 14 trophées. Cela fait sept ans qu’ils sont aux affaires. Qu’est-ce qu’on a gagné ? Rien. C’est de cela qu’il s’agit.

Qu’aurait dû faire la Fédération ?

Elle devrait laisser toutes les équipes se battre à force égale. On a l’impression que certaines équipes sont soutenues.

D’aucuns mettent en avant le championnat et le peu de matches qui sont disputés ?

Je mets tout cela sur le compte de l’organisation. Il faut chercher à rendre nos compétitions plus dynamiques à travers une bonne organisation. L’adversité nous amène à nous sublimer. On l’a démontré cette saison.

Est-ce à dire que les difficultés de l’Africa n’ont rien à voir avec un problème de moyens financiers ?

Pas du tout. En fait, il y a des gens, comme je l’ai expliqué tantôt, qui voulaient la disparition de l’Africa. Pourtant, ils savent que si l’Africa n’est pas là, le handball ivoirien est à la traîne.

Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

Ce sont les résultats dont je parlais tantôt. Mais aussi le fait que nous soyons le seul club ivoirien qui jouit d’une reconnaissance internationale. Cela vient de se voir encore.

C’est-à-dire ?

Une proposition concrète a été faite à l’Africa pour être l’un des représentants de la Côte d’Ivoire à la prochaine Coupe d’Afrique des Clubs Champions au Maroc.

Qu’avez-vous décidé ?

J’ai décidé de ne pas partir à cette compétition parce qu’on n’est pas prêts. Cela dit, je me réjouis de cette situation. Cela veut dire qu’il faut s’appeler Africa pour avoir ce genre d’opportunités.

On vous présente comme le dernier vrai mécène du handball. Comment faites-vous pour gérer financièrement cette équipe tout seul ?

Effectivement, nous dépensons des millions depuis des années. Ce n’est pas facile. Heureusement, mes joueuses et les entraîneurs sont de vrais passionnés. On essaie de gérer et Dieu merci on s’en sort. Comme c’est l’Africa, il y a toujours des personnes qui viennent également à notre secours.

Maintenant que vous êtes champions de Côte d’Ivoire, est-ce que le Comité Exécutif dirigé par Kuyo Téa Narcisse s’est décidé à vous accompagner financièrement ?

Je suis moi-même membre du Comité Exécutif. On attend donc de voir. Mais, c’est bientôt la quatrième année de Kuyo et j’ai toujours supporté seul les dépenses. Ils nous ont aidés un peu pour les derniers matches de la Coupe nationale et du championnat. Il y a aussi une personne dans l’ombre qui refuse qu’on dise son nom qui parle beaucoup avec nous.

Comment allez-vous faire l’année prochaine en Coupe d’Afrique ?

Cela ne me fait pas peur. D’ailleurs après notre sacre, j’ai dit bonjour l’Afrique. Après tout, c’est l’Africa. Les autorités sont prêtes à nous venir en aide parce que l’Africa a un palmarès impressionnant. Et l’Afrique connaît l’Africa qui n’est pas une équipe née de la dernière pluie. C’est pour vous dire que nous ne sommes pas une équipe comme les autres.

Sincèrement, n’êtes-vous pas fatigués après tant d’année à la tête de cette équipe ?

C’est vrai que j’ai pris de l’âge mais je m’accroche. Les compagnons avec lesquels j’ai commencé cette aventure ont été rappelés par le Seigneur. Au soir du sacre, j’ai pensé à eux parce que c’est avec eux qu’on a fait les grandes compétitions africaines. Mon retrait viendra mais pour le moment, je tiens encore la barre. Et je demeure le président de l’Africa Sports.

Vous n’êtes donc pas prêt à tout arrêter ?

Pas pour le moment parce que la Confédération Africaine de Handball réclame l’Africa. Et elle nous aura la saison prochaine.

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

A lire aussi