En pleine préparation de la Coupe d’Afrique des Clubs Champions prévue en octobre prochain, Abidjan HBC est confronté à beaucoup de problèmes. Dans cette interview, son président, Pregnon Hyppolite, plaide pour un soutien plus important du Ministère des Sports.
Quelles leçons tirez-vous de la saison qui vient de s’achever ?
L’année passée, nous avons tout raflé. Cette année, on devait être meilleure que l’année dernière. Malheureusement, mes joueuses se sont crues les plus fortes du monde. On s’est vu trop beau. Cela s’est traduit sur le terrain par notre élimination par National. Pourtant, j’avais attiré l’attention de mon entraîneur.
En quoi faisant ?
Je lui ai dit de faire attention que peut-être que nos joueuses sont en baisse et qu’il va falloir revoir la troupe si on veut tenir la dragée haute aux autres formations. Malheureusement, National que nous avons battu en match de poule de 15 points d’écart, nous a coiffés au poteau lors des phases éliminatoires du championnat d’un point. Je n’ai pas reconnu mes joueuses et mon encadrement technique.
Justement, vous semblez particulièrement marqué par cette défaite surprise en demi-finale du championnat ?
Effectivement. Ce revers nous a peinés. Mais avec du recul, cette élimination est la bienvenue. Parce qu’au vu vue la finale du championnat entre l’Africa et National, les joueuses ont su qu’elles pouvaient encore réaliser le doublé cette saison. Elles ont eu des remords.
Peut-on donc dire que vous avez raté votre saison après avoir perdu le titre ?
Non. La saison n’est pas ratée. Puisqu’elle contient trois trophées qui sont la SuperCoupe, la Coupe nationale et le championnat. Nous avons seulement raté le titre de champion qui est un titre prestigieux. Nous avons remporté la Coupe nationale et nous disputerons après la SuperCoupe. C’est Dieu qui l’a voulu.
Votre équipe n’était-elle pas essoufflée ?
Non. On n’est pas du tout essoufflé. Quand vous voyez nos matches, on a encore beaucoup à donner. Je pense que mes joueuses ont tout simplement eu la grosse tête.
Au fond, est-ce que vos joueuses étaient suffisamment motivées pour jouer les premiers rôles ?
Le traitement financier n’a pas changé donc je ne sais pas s’il doit avoir une autre motivation. Elles n’avaient donc pas de raison d’être démotivées.
Abidjan HBC a récemment disputé sa première Coupe d’Afrique. Quel bilan tirez-vous de cette participation ?
Notre participation n’a pas été mauvaise quand je fais le point. La première sortie, nous titillons Otoho du Congo. Le deuxième match, nous jouons contre Petro, nous perdons de trois points à la fin. Au dernier match, nous avons mené l’équipe locale Bourmerdes d’Algérie avant qu’ils ne reviennent à notre niveau. Nous n’avons donc pas été ridicules.
Qu’est-ce qui vous a donc empêché d’aller le plus loin dans la compétition ?
La préparation et les conditions défectueuses dans lesquelles nous avons été logées, nous a posé problème. L’ONS a logé nos joueuses à quatre ou cinq dans une chambre avec une seule douche. Alors que la CAHB avait prévu deux filles par chambre. Ce n’est pas normal.
Avez-vous dénoncé cette situation ?
J’ai adressé un courrier au Ministère des Sports et au Ministère du budget pour leur demander de nous accompagner avec plus de moyens. Car, nous représentons la Côte d’Ivoire en Coupe d’Afrique.
En octobre prochain, vous repartez à la conquête de l’Afrique. Comment se passe la préparation de la C1 ?
Un programme a été établi par mon staff technique sur deux mois. On ne peut pas faire autrement vu les blocages que nous connaissons.
Lesquels ?
Le problème, c’est que la préparation n’est pas financée pour qu’on puisse payer la salle. Il faut louer le Palais des Sports. Ce que nous ne pouvons pas faire vu nos moyens limités. Je lance donc un appel au Ministère des Sports et à l’ONS qui gère les infrastructures de nous aider dans ce sens. On ne peut pas demander des résultats à quelqu’un s’il ne sait pas bien préparé. Certes, Le Ministère finance les billets d’avion, les chambres d’hôtel, la nourriture. Mais rien ne l’empêche aussi à nous autoriser à nous entraîner en salle.
Quel sera donc l’objectif d’Abidjan HBC à cette compétition ?
Je ne vais jamais à une compétition sans viser le sommet. On mettra tout en œuvre pour jouer les premiers rôles.
Avez-vous l’équipe qu’il faut pour atteindre cet objectif ?
Oui. J’ai l’équipe qu’il faut mais je n’ai pas les moyens. Malgré tout, je compte remporter.
Interview réalisée par Guy Gbocho