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Africa, l’idéal mouton de sacrifice

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La FIF a dit. Puis, s’est dédite. Elle a ramené l’Africa Sports en Ligue 2. Elle a validé la montée en Ligue 1 du club d’ISCA. Hip, hip, hourra ISCA. Sniff, sniff, sniff pour les Aiglons. Hélas, pour la 4ème année consécutive, ils resteront dans les geôles de l’enfer. Injustice ? Certainement. Mais, en vérité, le club vert et rouge ne peut que s’en prendre à la FIF, unique coupable de son malheur. Et un tel jeu de chaises musicales ne pouvait que soulever l’ire des dirigeants Aiglons. Parce qu’ils se voyaient déjà en Ligue 1. Et très vite, ils ont chanté, dansé et fêté. Sans retenue. Les voilà à présent rattrapés par une injustice. D’où leur volonté de contre-attaquer. Aussitôt dit, aussitôt fait. Juste après le communiqué du Comité d’urgence de la FIF, ils ont rapidement marqué leur opposition à ladite décision fédérale. Dans leur communiqué, eux-aussi ont juré urbi et orbi: « d’entreprendre, en urgence, toutes les actions et procédures légales pour faire entendre et faire reconnaître leurs droits. » Ont-ils tort ? Bien sûr que non. Et personne ne peut les obliger à se plier à cette décision injuste de la FIF. Car, si la décision du TAS a mis la compétition Etalon sens dessus dessous, c’est bien par la faute à la FIF et à trois de ses entités : la Ligue Pro, la Commission d’Ethique et de Discipline ainsi que la Commission recours. Elles sont, en effet, responsables de cette impasse en L1. De même qu’uniques coupables de cet imbroglio juridique. Et seules fautives de ce méli-mélo footballistique. Et comme toutes sont placées sous la tutelle de la faîtière, on a donc raison d’accuser la FIF. Peu importe donc qu’elle se soit emménagé une porte de sortie dans son communiqué. En soulignant en gras l’indépendance de ses deux organes juridictionnels. Toujours est-il que les dirigeants vert et rouge ont mille fois raison de claironner que leur club ne saurait être : « la victime consentante et expiatoire de cette décision. » D’ailleurs, pourquoi devrait-il payer à la place d’un organe faîtière dont les deux organes juridictionnels sont les maîtres d’œuvre de ce scandale ? Donc coupables de cette gaffe juridique monumentale. Et sur lesquels plane aussi une suspicion légitime de parjure. Au demeurant, il serait trop facile pour la FIF de s’abriter derrière l’article 89 de ses Statuts reconnaissant la compétence du TAS. Et s’exonérer ainsi de toutes responsabilités dans une décision qui pénalise l’Africa Sports. Une façon subtile de rejeter la faute sur la CED et la CR ainsi que le TAS. Surtout que le Tribunal de Lausanne n’a pas mis un pistolet sur sa tempe pour qu’elle ramène l’Africa Sports en L2. D’ailleurs, la chronologie des faits montrent bien que la FIF n’est pas du tout blanche comme neige comme elle voudrait le faire croire. Car, elle savait très bien qu’ISCA avait décidé de saisir le TAS pour contester les décisions farfelues des deux Commissions juridictionnelles. Et ce dès qu’elles avaient invalidé le résultat du match du 14 juin contre Yakro. Aussitôt, la CR a rendu sa décision le 21 juin, que Me Elie Elkam, le Conseil d’ISCA a adressé un courrier à la FIF le 24 juin. Il l’informait déjà qu’il avait déposé une plainte auprès du TAS pour suspendre le match à rejouer du 26 juin: « Pour le cas où la requête devait être rejeté et le match joué, j’attire votre attention sur le fait que la FIF ne pourra tirer aucune conclusion du résultat de ce match, notamment s’agissant du classement définitif de Ligue 2, jusqu’à droit connu sur l’arrêt au fond qui sera rendu ultérieurement. » La FIF savait qu’elle avait un litige pendant avec ISCA au TAS. Et cela ne l’a pas empêché de valider le classement définitif de la poule A de la Ligue 2. Et de programmer la finale de la Ligue 2, Africa-OSA, le 30 juin. Tout naturellement, ISCA est retourné au TAS pour que son litige avec la FIF soit jugé sur le fond. L’organe faîtière était donc au courant de toute la procédure. Puisqu’elle y a dépêché des Avocats. Tout comme le club de Yakro. Dès qu’ISCA a formalisé sa plainte le 2 juillet, la FIF, est restée dans la posture d’une Institution qui s’est crue intouchable. Elle s’est peut-être crue intouchable. Et que rien ne pouvait lui arriver. Pour elle, il était impossible que le TAS donnât raison à son adversaire. Mais à l’arrivée patatras. Elle a pris une douche froide. En faisant donc du club vert et rouge la victime expiatoire de sa propre légèreté, la FIF a commis une grave injustice. L’Africa était tranquillement assis dans son coin. Il digérait difficilement mais tranquillement son échec à la montée. Quand la FIF et sa Ligue Pro sont venues lui donner le ticket de la Ligue 1. Il est donc inconcevable que ce club subisse aujourd’hui cette injustice criante. Comme ISCA hier. Car, si zizanie juridique il y a, c’est bien par la faute des deux Commissions indépendantes de la FIF. On n’attend donc que la Commission de gouvernance, d’audit et de conformité de la FIF s’autosaisisse de ce dossier gênant. A défaut, l’AG qui dispose de pouvoir et de compétence étendus, selon l’article 39 peut sanctionner. Car, l’al. b) dispose que l’AG : « elle élit le Président de la FIF, les autres membres du Comité exécutif, les Présidents et les membres des Commissions indépendantes. Elle a le pouvoir de les révoquer. » Rien donc ne peut l’empêcher d’aller dans ce sens. Pour ne pas que l’Africa Sport soit le seul mouton de sacrifice. Ça serait une injustice. Criante.

 

Kambiré Elie

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