Dieu merci. L’Africa Sports est rentré dans les rangs. Et pour son entrée en lice, il a corrigé Bingerville : 4-1. Une entrée en trombe. Et en fanfare qui augure de sa volonté d’accéder en Ligue 1 la saison prochaine. Après avoir donc tempêté, remué ciel et terre pour revendiquer, hic et nunc, une place en Ligue 1, le club vert et rouge a fini par lâcher du lest. Il a sans doute compris que sa fronde ne serait allée nulle part. Elle serait juste restée entre les 4 murs du bureau de son président. Louons donc le Seigneur d’avoir permis aux Aiglons d’être redescendus très vite de leur piédestal. Comme ils étaient montés sur leurs ergots. Ils ont donc fini par ranger au placard leur honneur et leur dignité pour jouer dans l’antichambre de la L1. Et ce pour une quatrième année consécutive. Ils ont même froissé et jeté leur copie sur la sémantique des mots « Intégrer » et « Substituer ». Car, cela commençait à nous agacer. Et à nous casser le tympan.
Les voilà donc revêtus de leur plus bel uniforme d’écolier, portant leur plus belle paire de chaussure « Bata » et munis de leur joli cartable, ils ont repris le chemin de l’école de la Ligue 2. Toute honte bue. Sans tambour, ni trompette. Alea jacta est. Tout cela pour ça. Autant d’énergie dépensée pour retourner à la case départ. C’est pas grave. Bon, maintenant que l’Africa-Sports a tiré et bu son « Château Mont-Redon (2005) », le compte à rebours peut commencer. Pourvu cependant que sa quatrième tentative soit la bonne. Qu’elle ne se termine pas en eau de boudin comme les trois précédentes. Car, les MAM sont fatigués de regarder le grand rival être tout seul la vedette de notre compétition Etalon. Ils sont impatients de revivre le derby, Asec-Africa, le sommet de l’Himalaya de notre football. Mais à qui la faute s’ils n’ont plus droit à cette « master class » du football ivoirien ? En tout cas, le club vert et rouge n’a qu’à s’en prendre à lui-même. Car, la Ligue 1 aime l’Africa Sports.
L’Africa Sports aime aussi la Ligue 1. Sauf que ce club n’arrive pas à mettre de l’ordre dans sa main. Il est confronté à un problème d’instabilité qui dure depuis des décennies. Et cette instabilité fait partie de son ADN. En vérité, ce club est bâti sur du sable mouvant. Et non sur un socle solide. Or, toute organisation, quelle qu’elle soit, qui n’est pas assise sur des fondations solides, finit par s’effriter. Tôt ou tard. En d’autres termes, après avoir longtemps fonctionné avec un modèle de gestion désormais, dépassé, obsolète, l’Africa a besoin de se doter d’un nouveau logiciel. Plus adapté aux réalités actuelles du football moderne. En un mot, il est temps que ce club soit géré autrement. Et que les MAM ne privilégient plus le mécénat au détriment d’une organisation structurée et dotée d’un carnet de bord. Autrement dit d’un solide projet de reconstruction et de modernisation du club vert et rouge, à moyen et long terme.
C’est à ce prix, seulement à ce prix, qu’il pourra espérer jouer dans la cour des grands. Le ballon est donc dans son camp. A lui de savoir faire le bon choix. A savoir, celui du passé ou de l’avenir. Autrement dit, ou il continuera d’exister, ou il finira par périr, tôt ou tard. Au demeurant, on ne saurait cependant exonérer la FIF de toute responsabilité dans cet ignoble jeu de chaises musicales qu’elle a fait jouer à l’un de ses membres actifs, en l’occurrence l’Africa-Sports. En effet, il est inacceptable que le club vert et rouge soit le seul à être puni ou même à payer à la place des arbitres et des deux commissions indépendantes, la Commission d’Ethique et de Discipline et la C. recours. Pourtant, auteur et co-auteur de ce scandale dans l’affaire « ISCA-FIF-Yakro. » Ce n’est pas juste. D’autant plus que le club vert et rouge n’est que la victime expiatoire de cette cabale orchestrée, du reste, par ces deux organes juridictionnels de la FIF. Car, c’est bien eux qui ont foutu le bordel en invalidant la montée d’ISCA en L1 pour une soi-disant : « faute technique d’arbitrage. » Un verdict inique, farfelu et absurde. D’ailleurs, le TAS n’est même pas allé chercher très loin, jusqu’à Mathusalem pour casser l’arrêt des deux organes juridictionnels de la FIF. Il a juste puisé dans les Règlements Généraux de la FIF, c’est-à-dire l’article 81, pour d’abord faire la leçon à la CED et la CR. Et, ensuite, rétablir le plaignant ISCA dans ses droits.
Le TAS a relevé à juste titre que la réclamation de Yakro était tardive. Ce que les deux commissions n’ont pas vu. C’est grave. Car, cette réclamation a été formulée à la 82ème minute du jeu. C’est-à-dire, après plusieurs arrêts de jeu. Et non pas au premier arrêt naturel du match, comme le stipule justement l’art. 81 des RG. Rien qu’à ce niveau, Yakro aurait dû être débouté. Et le débat était ainsi clos. Sauf que la CED et la CR avaient autre chose derrière la tête. Voilà pourquoi, elles ont piétiné volontairement le droit. La tricherie est donc passée par là. La corruption aussi.
Dès lors, le président de la FIF, Idriss Diallo, aura beau tancer ses arbitres, beau les mettre en garde contre la corruption, tant que la CED et la CR ne diront pas le droit, le résultat sera toujours le même. Car, changer les hommes, sans toucher au système, ne servira à rien. Car, tant que ces deux organes seront manipulés de la haut et trempés jusqu’au cou dans la magouille, aucun club n’est à l’abri de ce genre de décision ubuesque. La gangrène est là. Il faut amputer le bras. Sinon, tout le reste n’est que fuite en avant. Sauf que YID a, lui, jeté la pierre à Paul. Et non à Pierre.
Kambiré Elie