La CAN 2023 a fermé ses portes. Et le football ivoirien a repris le chemin de ses compétitions domestiques. Et internationales. Mais pendant que le pays a retrouvé son train-train habituel, que la FIF n’a pas fini son « Trophy Tour » dans tout le pays, le COCAN est, lui, au bord de la crise de nerfs. C’est même un euphémisme que de dire qu’il n’est pas loin de péter les plombs. Tant il croule sous le poids d’une dette abyssale de 80 milliards, dit-on, vis-à-vis de ses créanciers. En tout cas, depuis la fin de la CAN, les fournisseurs sont aux trousses du COCAN. Et si ce n’est pas tout à fait le branle-bas ou le sauve-qui-peut dans son QG à Marcory résidentiel, on ne peut pas dire qu’il ne joue pas à cache-cache avec ceux à qui il doit. La CAN est finie. Mais le COCAN doit. Car, jusque-là, faute d’argent, il ne peut pas honorer ses engagements vis-à-vis de ses fournisseurs. Tout porte à croire que l’Etat a abandonné le COCAN. Il semble lui demander de se débrouiller seul avec ses créanciers. Autant dire que le président Albert Amichia et son équipe sont dans la tourmente. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Attendant secrètement et impatiemment qu’une âme charitable viendra voler à leur secours. Sauf que cette main secourable, voire salvatrice, a déposé ses valises au Palais des sports de Treichville. Préférant dépenser des milliards dans un tournoi fabriqué de toutes pièces plutôt que d’aider la structure organisatrice de la CAN à régler ses dettes. C’est un peu comme si le COCAN était devenu persona non grata aux yeux de la Primature. En un mot de l’Etat. A raison. Puisque depuis bientôt 9 mois que la CAN est finie, que la Côte d’Ivoire a fêté sa troisième étoile, les fournisseurs du COCAN continuent de réclamer le payement de leur argent. L’Etat a pris des engagements par le biais du COCAN. Il faudra bien qu’il respecte sa parole. Sauf que jusque-là rien. Et 8 mois se sont écoulés depuis la fin de la CAN. Le football ivoirien a même ouvert un nouveau chapitre d’une nouvelle histoire. Et sauf miracle, elle le projettera vers la prochaine CAN « Maroc 2025 ». Mais aussi « United 2026 ». Mais, en attendant, l’ex-COCAN est dans une mauvaise passe. Il cherche désespérément l’argent pour s’extirper de cet engrenage dans lequel l’Etat l’a mis. Et puis, c’est quand même plus de 500 milliards de F CFA que l’Etat a investi pour relever le pari de l’organisation de cette CAN. Or, selon certaines sources, le COCAN traîne une dette de 80 milliards. Et si l’Etat avait voulu être bon payeur, il aurait au moins payé une partie de cette dette. Ceci étant, la CAF a récemment reversé la somme de 8 milliards à la Côte d’Ivoire, issus d’un bénéfice de 47 milliards 508 millions qu’elle a gagnés dans cette CAN 2023. C’est vrai, elle a demandé à ce que ces 8 milliards servent au développement du football des jeunes. Et si on retire de cette cagnotte, le milliard 200 millions de F Cfa qui revient à la FIF, 2 ou 3 milliards peuvent servir à payer en partie la dette du COCAN. En fait, il est bon de savoir que les dispositions de l’art.98.7 des « Règlements de la CAN » disposent que : « Vingt (20) % des revenus reçus par la CAF revenant de l’exploitation de télévision, la retransmission et les droits de publicité seront attribués au(x) pays organisateur(s), ainsi que la totalité des revenus de la billetterie. » C’est donc cet argent que la CAF est venue donner au pays hôte de la CAN 2023. Dès lors, en sa qualité de structure organisatrice de la CAN 2023, le COCAN devrait logiquement bénéficier de cette cagnotte. Pas la FIF seule. Ça serait une injustice. Criante. En fait, la dette du COCAN constitue une belle occasion pour faire aussi la lumière sur la gestion des fonds de cette CAN. Notamment sur ce fameux compte séquestre de 37 milliards de F Cfa, soit 60 millions de dollars qui a tant fait couler beaucoup d’encre et de salive à la veille de la CAN. Et qui devrait servir à payer les primes des sélections qualifiées, finalement démenti par le COCAN et la FIF. Alors questions. Qu’est devenu ce compte séquestre près de 9 mois après ? A-t-il, oui ou non, servi à financer les nombreux va-et-vient à Abidjan du SG de la CAF, Véron Mosengo-Omba ? Si oui ces dépenses étaient-elles justifiées ? D’autant plus que le SG de la CAF et le président de la FIF étaient les détenteurs exclusifs de la signature dudit compte. Les questions se bousculent en tout cas dans nos têtes au sujet de ce compte séquestre. Pendant ce temps, le COCAN est, lui, à la merci de ses créanciers et fournisseurs. 9 mois après la fin de la CAN, le football ivoirien réclame des comptes quant à l’utilisation de ce compte séquestre. Et il ne serait pas bon que les choses restent en l’état, pendant que les autres se la coulent douce. Quand le COCAN est pourchassé par ses créanciers. Et ses fournisseurs. Ce qui désole et qui choque à la fois est de voir la Primature charger cette affaire de « maracana », en minuscule -parce qu’il ne s’agit pas d’un sport olympique- alors qu’elle n’a pas fini de solder les comptes avec le COCAN. Des milliards sont dépensés pour un tournoi fabriqué de toutes pièces par des organisateurs et adoubé par la Primature comme si c’était la CAN. Or, le maracana n’est pas la CAN. Il n’est ni le Futsal de la FIFA dont la 10ème Coupe du monde se joue en ce moment à l’Ouzbékistan. Ni encore le Beach Soccer de la FIFA, Ce maracana n’est qu’une arnaque. De plus. A grande échelle.