logo-supersport

Salif Bictogo (Président LPF): « Une décision fera toujours des heureux et des malheureux »

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

Le président de la Ligue Professionnelle de Football de la FIF, Salif Bictogo s’est dit être serein sur le bon déroulement des  championnats de  Ligue 1 et Ligue 2 cuvée 2024-2025. Ce, malgré la saisine du TAS par  l’Africa  Sports pour être intégrer à l’élite. « A la Ligue Professionnelle, nous travaillons avec les décisions que nous avons actuellement » a-t-il rassuré.

 

La Ligue Professionnelle de Football a lancé la nouvelle saison vendredi dernier. Il y a ti-il des innovations pour ce nouvel exercice ?

La première innovation se situe au niveau des sanctions. En effet, c’est désormais après 3 cartons jaunes qu’un joueur sera suspendu au lieu de 2 cartons comme par le passé. Secondo, nous avons décidé d’offrir aux clubs 200 tickets gratuits par match pour leurs supporters. C’est notre contribution pour les aider à déplacer leurs supporters. La LPF avec la caution du président Idriss Diallo a jugé utile de les encourager dans ce sens. C’est un sacrifice énorme que fait la FIF. Car, cela fait au total 3600 tickets pour la Ligue 1 sans oublier la Ligue 2. Alors que cela n’est pas notre rôle.

 

La LFP n’est-elle pas, par cette innovation, en train de substituer aux clubs ?

Non pas du tout. Voilà pourquoi j’insiste pour dire que ce n’est même pas le rôle de la Ligue Professionnelle de faire venir les spectateurs. C’est le rôle des clubs. Ils doivent être structurés  avec des comités de supporters. Parfois, le supporter qui se déplace n’a pas les moyens de s’offrir un ticket. Donc nous avons expliqué le problème au  Comité exécutif qui a validé cette décision.

 

Pensez-vous que cette mesure suffira-t-elle à faire venir les supporters au terrain ?

Nous savons que certains clubs ont des centres de formation et ces jeunes ont envie de prendre exemple sur certains de leurs amis. Ces 200 tickets peuvent leur permettre de faire venir les jeunes issus de leurs centres. Ces jeunes pensionnaires de ces centres viendront pour assister aux matchs. C’est déjà un élément important. Notre ambition est de faire venir le maximum de supporters au terrain. Et les clubs doivent s’y impliquer. Car, cela sera déterminant à l’avenir.

 

C’est-à-dire ?

En Ligue 1 française, le PSG n’a pas les mêmes droits télés qu’Auxerre.  Ainsi de suite. Dans l’avenir, les droits télé seront répartis en fonction de ceux qui feront des efforts. Il faut que chacun s’implique. Même les tournois de quartier ont des spectateurs. Il revient donc aux clubs de mobiliser les leurs. Ils doivent se faire aimer par leurs supporters afin que ceux-ci les accompagnent au terrain à chaque sortie. Le  RCA le fait déjà. Je crois qu’il faut que chaque club fasse l’effort de se faire supporter.

 

On se souvient que vous avez annoncé du spectacle autour de chaque match la saison dernière. Et après quelques journées, plus rien. Qu’est ce qui va donc changer par rapport à l’exercice précèdent ?

Vous avez constaté que nous avons fait des efforts la saison dernière. Mais tout s’est arrêté parce qu’il n’y avait pas d’engouement dans les stades. Nous avons les spectacles. Les clubs n’ont pas suivi. Nous avons créé des villages orange. Nous avons créé beaucoup d’événements. Malheureusement, les clubs n’ont pas suivi en essayant de mobiliser leurs supporters. Comme je le dis, nous mettons les ingrédients nécessaires. Mais, il revient toujours aux clubs de mobiliser.

 

Est-ce que cette année, les supporters qui viendront au stade auront droit aux mêmes dispositifs qu’en début de saison dernière, c’est-à-dire les prestations d’artistes, les villages des partenaires… ?

Nous aurons les mêmes dispositifs si nous voyons les supporters au terrain. Nos partenaires sont prêts à offrir du spectacle. Mais, ils auront besoin de voir les supporters au terrain. Un sponsor ne peut pas  déplacer toute une armada pour une poignée de spectateurs.

 

Parlant de la Ligue 1, qu’est ce qui explique ce balbutiement avec le report du début de la saison qui était censé démarrer le 14 septembre  dernier ?

Pour répondre à cela, il n’y a jamais eu de balbutiement pour ce début de saison. Nous avons 4 clubs engagés en compétition. Donc nous avons estimé qu’il fallait donner la chance à ces 4 clubs pour négocier leur match avec le soutien des autres clubs.  Nous avons donc décalé  le début de la Ligue 1 d’une semaine. Soit le 22 septembre au lieu du 14. C’est-à-dire à la même date que la Ligue 2. Donc nous avons fait d’une pierre deux coups avec une cérémonie d’ouverture combinée pour les deux championnats.

 

A vous écoutez, l’on aura droit à une saison 2024-2025 assez extraordinaire…

Bien sûr que oui. Les clubs ont fait beaucoup d’efforts au niveau des recrutements. Tout le monde souhaite finir champion ou sur le podium. C’est valable aussi en Ligue 2. À cet effet, je suis heureux. Les présidents des clubs de Ligue 2 ont compris que ce n’est pas le purgatoire comme les médias ont tendance à le dire. Il y a du bon football en Ligue 2. Et quand on voit des joueurs comme Alain Traoré accepter de venir en Ligue 2 ivoirienne, c’est que le niveau est bon avec des centres de formation qui font émerger des jeunes talents.

 

L’une des actualités du football ivoirien est l’affaire Africa Sports. Le club vert et rouge a accusé la FIF de s’être débarrassée du litige en se cachant derrière la décision du TAS d’intégrer ISCA en Ligue 1. Quel commentaire faites-vous ?

Vous savez, on ne commente pas les décisions de justice. Le report du championnat à aucun moment n’a été lié à cette histoire. C’est une décision de justice que nous respectons.

 

Pourquoi la faitière n’a-t-elle pas jugé utile d’organiser une AG Extraordinaire pour aller à une Ligue 1 avec 18 clubs afin de maintenir l’Africa au sein de l’élite ?

La Ligue 1 était à 14 équipes auparavant. Nous avons énormément fait d’effort en passant à 16. Vous voyez que même le championnat de France est passé de 20 à 18 clubs. J’insiste. Lorsqu’une décision est prise, elle fera toujours des heureux et aussi des malheureux.

 

Vu que l’Africa n’a pas encore dit son dernier mot, ne craignez-vous pas qu’une autre décision puisse perturber la Ligue 1, en cours de saison ?

Nous ne pouvons pas prédire l’avenir. A la Ligue Professionnelle, nous travaillons avec les décisions que nous avons actuellement. Il faut se référer à la première saisine du TAS par ISCA de ne pas rejouer le match contre Yamoussoukro. Cela avait été rejeté. Mais le dossier a été étudié dans le fond. Et ISCA est allé rejouer le match. En clair, les textes sont les mêmes pour tout le monde. Donc je crois qu’il faut relativiser. C’est la conséquence du match rejoué qui a propulsé l’Africa en Ligue 1. Maintenant, le classement change. Donc, tout change. Pour vous dire que nous n’allons pas refaire le monde pour ça.

Est-ce à dire que la relégation de l’Africa en Ligue 2 est consommée ?

Si vous prenez le classement aujourd’hui, les choses sont claires. Je le répète, notre règlement est clair. Les deux derniers de la Ligue 1 sont relégués. Tandis que les deux premiers de la Ligue 2 sont promus. Vous vous souvenez de l’année l’année où l’ES Agboville a été championne de la Super D3. Et après avoir fêté son titre, le club a vu cette victoire lui être retirée pour des faits établis. Et c’est Don koff qui a été promu à sa place. Ce sont des faits qui sont coutumiers dans le sport.

Concernant ISCA, comment expliquez-vous le report du match de la 1ère journée et sans doute la seconde ?

ISCA a déjà la Licence CAF Ligue 2. Et il est toujours en attente de celle de la Ligue 1. Raison pour laquelle, leur premier match a été repoussé. Ils auront des matchs en retard tout comme les clubs engagés en compétitions africaines. Il faut tout simplement que le club remplisse les conditions. Là encore, les textes sont clairs. Si vous ne remplissez pas les conditions, vous n’évoluez pas au sein de l’élite.

Ne craignez-vous pas que cette histoire ISCA-Africa-TAS impacte négativement le bon déroulement du championnat cette saison ?

Ce n’est pas la 1ère fois que le football ivoirien se trouve confronté à ces genres de problème. Souvenez-vous de l’affaire Bamba Ladji. Notre football est régi par des textes. Nous ne pourrons pas avancer si nous ne respectons pas nos propres textes. Une décision ne peut pas être au goût de tout le monde. Malheureusement, le monde est fait ainsi.

 

Parlons de votre présidence à la tête de la LPF. Pensez-vous que les choses ont évolué depuis que vous êtes en place ?

C’est aux dirigeants de clubs de le dire. Je suis mal placé pour répondre à cela. A notre niveau, nous nous attelons à ce que les compétitions soient bien organisées et se déroulent selon les calendriers  établis. Cela a été le cas l’année dernière. Nous comptons respecter les calendriers de la saison 2024-2025. Nous sommes déjà à la tâche pour l’exercice 2025-2026. En clair, c’est le respect du calendrier qui est important pour nous avant tout.

Certains estiment que vous avez les mains liés à la tête de la LPF. Que répondez-vous à cela ?

Nous avons l’autonomie administrative à la Ligue professionnelle de Football. Les statuts le disent. Nous avons une délégation du Comité Exécutif de la FIF dont je fais partie. Nous n’avons pas les mains liés comme ils le disent.  Mais, il faut préciser que dans nos Fédérations, nous avons l’unicité des caisses. C’est tout simplement que nous n’en sommes pas encore arrivés à un niveau où la Ligue cherche des sponsors pour son compte. Et où le président de la Ligue est élu par ses pairs. Lorsque c’est le cas, la LPF aura une autonomie totale.

Verrons-nous cela un jour à la FIF ?

Nous allons arriver à cela. C’est indéniable. Le football progresse. Les choses progressent au niveau de la gestion et du management. Vous constatez qu’avec la loi du sport, les clubs de football commencent à devenir des entreprises. Forcément, il arrivera un moment ou la Ligue Professionnelle sera autonome. C’est un processus. Laissons-le donc suivre son cours.

 

Le maire de Gagnoa avait fait part de ses craintes avec l’arrivée de Tommy Tayoro comme actionnaire majoritaire du Sporting. Partagez-vous cette crainte ?

Il faut voir qui sont les gagnants de cette arrivée de Tommy Tayoro. Tu peux avoir 100% d’une société qui ne te rapporte rien. Et 1% d’une autre société qui te rapporte gros. Je crois que c’est le Sporting qui gagne. Toutes  les parties ont d’ailleurs paraphé une signature de convention. Nous étions présents à cette cérémonie.

Mais quel message leur avez-vous lancé ?

J’ai demandé au repreneur d’éviter que des personnes soient lésées. Tout le mal qu’on souhaite au Sporting de  Gagnoa, est qu’il réussisse avec toutes les parties engagées.

Votre dernier mot ?

En tant que fédération, nous souhaitons que les investisseurs viennent dans le football. Nous encourageons donc les clubs à créer des sociétés sportives. Cela donnera un plus à notre football. La preuve, nous n’avons jamais imaginé voir Alain Traoré signer dans un club de Ligue 2 en Côte d’Ivoire. Que cela ouvre la voie à d’autres personnes.

Interview réalisée par Sangaré Demba

 

 

 

 

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

A lire aussi