Le Red Star a réalisé une véritable razzia cette saison en remportant la SuperCoupe, la Coupe nationale et le Championnat. Au terme de cette formidable saison, le coach Nicolas Bléoué donne les recettes de cette réussite. Il a saisi l’occasion pour dire pourquoi les équipes ivoiriennes ont du mal à s’imposer sur le continent.
Quel bilan tirez-vous de la saison qui vient de s’achever ?
Notre bilan est positif dans la mesure où nous avons débuté la saison avec la victoire en SuperCoupe. Nous avons été vainqueurs de la Coupe nationale et champion de Côte d’Ivoire. C’est donc une saison satisfaisante.
Pensiez-vous à une telle performance avant le début de la saison ?
Le Comité Directeur, en début de saison, nous a assigné comme objectif, non seulement de conserver la Coupe nationale, mais de reprendre le titre. On a travaillé conséquemment et Dieu aidant, on a pu reprendre le titre de champion de Côte d’Ivoire.
Qu’est-ce qui, selon vous, a fait la différence cette saison ?
C’est le travail parce qu’on a élevé un peu plus le niveau. On a travaillé comme si on allait participer à une Coupe d’Afrique. Et ça été payant. C’est vrai qu’en Côte d’Ivoire, il y a Don Bosco, un peu Sport Plus de Yamoussoukro et quelques équipes qui émergent un peu. Mais sur le plan tactique, physique et technique, on est au-dessus des autres.
Diriez-vous donc que tout était réuni financièrement pour que le Red Star atteigne le sommet cette saison ?
C’est vrai que les moyens n’ont jamais été assez suffisants mais on a pu avoir le minimum qu’on espérait grâce au Comité Directeur dirigé par le président Kouassi Gérard. Je peux donc dire qu’on était à l’abri de tout souci financier et les athlètes aussi ont répondu présent. On a pu travailler assez sérieusement. Tous les éléments étaient au vert pour nous. C’est ce qui a permis certainement que nous ayons ces résultats.
Le Red Star intouchable au niveau national mais qui a du mal à s’imposer à l’international. Où se situe le problème ?
Le problème se situe aux niveaux infrastructurel et financier parce que les exigences sont beaucoup plus importantes en Coupe d’Afrique. On ne peut pas travailler sur du bitume et puis performer.
C’est-à-dire ?
A force de jouer sur du bitume, il y des sensations qu’on perd quand on est sur des terrains adaptés. Voilà pourquoi, j’ai parlé de niveau infrastructurel. En ce qui concerne les exigences au niveau financier, il faut beaucoup de moyens. Avant, il y avait les mécènes. Aujourd’hui, ça se fait de plus en plus rare. Avant, le Red Star avait une équipe féminine. Mais par manque de moyens, l’équipe féminine a disparu.
Comment le club vit-t-il alors ?
Le club vit de la cotisation des anciens. Si quelqu’un qui nous suit peut nous apporter un coup de main pour que nous puissions relever notre performance au niveau africain, ce serait très intéressant.
Concrètement, qu’est-ce qu’il faut au Red Star pour tenir tête aux grands clubs d’Afrique ?
Je l’ai dit tantôt, il nous faut beaucoup de moyens pour avoir plus de temps de préparation et assuré le côté médical comme il se doit parce qu’il y a des exigences à ce niveau. Et puis contenter un peu les athlètes et tous ceux qui interviennent dans l’équipe pour que les performances puissent vraiment suivre. Mais je suis déjà content de ce que le Comité Directeur et la Fédération font pour que nous puissions déjà participer à ces compétitions. Il fut un moment où nous étions absents donc on a perdu les repères. Mais petit à petit, on est en train de remonter la pente.
Selon vous, comment se porte le handball masculin ivoirien aujourd’hui ?
Au regard des différents championnats dans toutes les catégories, il y a une très bonne pépinière. Au niveau de la D2 et de la D3, il y a de bonnes équipes. Ensuite, il y a eu des formations des cadres ici en Côte d’Ivoire grâce à la Fédération et à la Confédération. Ces deux éléments font qu’on peut dire qu’on aura un lendemain meilleur pour le handball. Pour l’instant, les séniors ont un très bon niveau de jeu. On a vu des matches très serrés au niveau du score cette saison. Ça montre qu’il y a du travail qui est fait.