logo-supersport

Isaac Angbo : « Côte d’Ivoire Judo n’a pas d’existence légale »

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

Isaac Angbo, ancien champion d’Afrique de judo et ancien président de la Fédération de Judo, dénonce l’invalidation de sa candidature à la présidence de « Côte d’Ivoire Judo » et conteste l’existence même de cette structure, qu’il qualifie d’illégale. Selon lui, de nombreuses irrégularités entachent l’assemblée générale du 13 janvier 2024.

Peut-on savoir les raisons qui ont motivé l’invalidation de votre candidature à la présidence de Côte d’Ivoire Judo ?

Je pense qu’ils appliquent des règles sans les respecter eux-mêmes. Ils avaient annoncé qu’ils contacteraient les candidats si leur dossier était incomplet, mais je n’ai jamais été appelé pour compléter le mien. Pourtant, j’avais tenté de soumettre mon dossier une fois que j’avais reçu certains documents nécessaires pour faire campagne.

Quels documents souhaitiez-vous obtenir ?

J’avais demandé, entre autres, la localisation géographique des clubs, le nom des présidents de club et celui des entraîneurs. Je n’ai jamais réussi à obtenir ces informations. Comment pouvais-je faire campagne sans connaître la situation géographique des clubs ou le nom de leurs présidents ? J’ai voulu compléter mon dossier auprès du secrétariat. Je précise bien, le secrétariat, car pour moi, « Côte d’Ivoire Judo » est une structure qui n’a pas d’existence légale.

C’est-à-dire ?

« Côte d’Ivoire Judo » a été créée avec de nombreuses irrégularités, lors de l’assemblée générale du  13 janvier 2024. Quand j’ai eu le PV de cette AG,  j’’ai dénoncé les  anomalies. On m’a répondu que ce sont les clubs qui ont pris la décision, mais nous sommes régis par des statuts. Si vous ne respectez pas les textes ou si vous les modifiez sans respecter les dispositions statutaires, vous commettez une faute. Même si les clubs sont d’accord, il faut respecter les dispositions statutaires qui sont très claires. Donc, je conteste cette assemblée générale et également l’existence même de « Côte d’Ivoire Judo ». C’est pour cette raison que je n’ai pas pris de licence.

Pourtant, la licence était nécessaire pour prouver votre existence dans le judo ?

Je ne pouvais pas prendre une licence de « Côte d’Ivoire Judo », sinon cela revenait à reconnaître cette structure.

Qu’est-ce qui change fondamentalement entre « Côte d’Ivoire Judo » et la Fédération Ivoirienne de Judo ?

Il n’y a pas de problème tant qu’on respecte les textes. À la Fédération de Judo, il existe un mécanisme pour modifier les textes. Il est écrit que les modifications des statuts doivent être votées à la majorité des deux tiers des mandants lors d’une Assemblée générale extraordinaire, convoquée à cet effet sur l’initiative du comité directeur et signée par la majorité des associations. Cette assemblée ne peut délibérer que si les trois quarts des voix sont représentés. Si cette proportion n’est pas atteinte, une nouvelle assemblée est convoquée 21 jours plus tard, et les votes sont acquis à la majorité des deux tiers. Je reviens donc sur ce point.

Soyez plus explicite ?

Toutes les modifications des textes doivent être votées avec un quorum des deux tiers. De plus, tous les clubs présents doivent représenter les trois quarts des voix de l’ensemble des clubs de judo.

Qu’est-ce que cela signifie ?

Cela signifie que le nombre de voix est attribué en fonction du nombre de licenciés, proportionnellement à la moyenne des quatre dernières années. Or, cette assemblée générale a eu lieu après trois ans seulement. Ils ont pris tous les clubs existants, calculé le nombre de licenciés sur les trois dernières années, et divisé par trois pour faire la moyenne, ce qui ne respecte pas nos textes. En outre, seuls les clubs ayant deux années consécutives d’existence à la date de l’élection sont acceptés à cette assemblée générale.

Qu’est-ce que cela implique ?

Tous les clubs créés après le 13 janvier 2022 ne pouvaient pas participer à cette assemblée générale. Pourtant, lorsque vous regardez la liste de présence, parmi les clubs présents, 21 sur 39 ne remplissaient pas ces conditions. Je n’ai pas audité tous les clubs, mais après vérification, j’en ai compté 21 qui n’avaient pas le droit de participer à l’AG du 13 janvier 2024. Dès lors que le nom de la fédération a changé et que des clubs inéligibles ont participé à l’assemblée générale, cela pose problème.

C’est-à-dire ?

Au moins 21 clubs. Par conséquent, l’assemblée générale doit être annulée. Si elle est annulée, « Côte d’Ivoire Judo » n’existe pas, et la saison 2024 est également nulle.

Pourquoi c’est maintenant vous mettez tout ça sur la place publique?

Je n’ai pas attendu pour le dire. J’en parle depuis mars. Quand j’en ai eu connaissance, j’en ai discuté avec le président, qui m’a répondu que cela avait été décidé en assemblée générale, avec l’accord des clubs. Mais,  il n’a pas respecté les textes.

Donc, il y a eu du faux ?

Je constate qu’il y a des clubs qui n’avaient pas le droit de voter et qui ont voté. Dans mes recherches, j’ai découvert que certains lieux où l’on prétendait qu’il y avait des clubs de judo n’avaient même pas de tapis. Pour moi, c’est du faux  visant certains objectifs, d’autant plus que lors de cette assemblée générale, les conditions d’éligibilité pour la présidence ont aussi été modifiées, ce qui m’a mis hors course.

Quelle sera la suite que vous allez donner à cette affaire ?

Ce n’est pas à moi de décider de la suite. J’ai déposé une plainte auprès de la Fédération Internationale. J’ai reçu un retour m’indiquant de m’adresser à l’Union Africaine de Judo. J’ai fait de même, et ils m’ont demandé de me référer à la Côte d’Ivoire. J’ai donc approché la vie fédérale, qui m’a demandé de formaliser mes plaintes par écrit, ce que j’ai fait avant même que les élections ne commencent.

Avez-vous reçu une réponse à votre plainte ?

On m’a demandé de ne pas avancer des allégations inutiles. Donc, je suis en possession de procès-verbaux de commissaires de justice pour étayer tout ce que je dis. Par exemple, allez au lycée moderne de Port-Bouët qui a voté le 13 janvier avec son secrétaire général, Aga Simon. Il n’y a pas de club de judo dans ce lycée. C’est un exemple parmi tant d’autres qui prouve ce que j’avance.

Qu’attendez-vous concrètement du président Dabonné Seydou ?

Je pense qu’on a atteint le point de non-retour. J’ai alerté à plusieurs reprises. Je ne suis pas là pour exposer cette situation publiquement sans raison. On me fait passer pour un pantin. À 58 ans, être traité de pion du Comité National Olympique est une insulte. J’ai été champion d’Afrique en respectant les valeurs du judo, et je pense qu’il est essentiel de transmettre ces valeurs à la jeune génération : être juste et respecter les autres. Ceux qui disent que je suis un pantin de la Fédération Internationale ne me connaissent pas.

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

A lire aussi